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La mémoire des explorations

 

Mémoire de Pierre

La mémoire de la Pierre ce sont d’abord ces rangées de livres, boîtes d’archives et classeurs, armoires à plans, cartons bourrés de documents, rapports… Mémoire enfouie, mémoire sédimentée...

 

Il fallait la restituer aux spéléos. Il fallait qu’elle serve pour aller chercher d’autres gouffres, d’autres rivières souterraines, pour ne pas oublier ceux qui nous ont précédés, pour continuer à rêver. Alors, il y a eu les publications et leurs milliers de pages d’informations.  Il y a eu aussi la coordination des explos, contact direct avec les équipes pour les orienter, les conseiller, les renseigner.

 

Mais cela ne suffisait pas. Il fallait que tous puissent avoir accès directement au maximum d’informations. C’est ainsi que nous avons eu très tôt l’idée d’une base de données informatisée qui permettrait conservation et redistribution des informations et aussi le projet d’un centre de documentation. Ce fut laborieux et ce n’est pas encore achevé surtout pour le centre de documentation.

 

Petite histoire de la mémoire numérique de la Pierre

En 1984, Serge Puisais et Michel Douat entreprennent l’inventaire informatique des cavités de la PSM en utilisant le tableur MULTIPLAN sur les plateformes PC (sous MS-DOS) et Mac (Apple IIC). Les données étaient stockées sur des disquettes souples 5’’1/4 d’une ridicule capacité de 128 Ko ! Leur inventaire recense rapidement plusieurs centaines de cavités mais le nombre d’informations est faible.

 

En 1988, ces données qui approchent le millier de cavités sont transférées dans dBase II qui ne nous séduit pas. Après quelques essais dans 4D nous optons pour le SGBD File Maker en 1990. Avec cet outil multi plateformes l’ARSIP développe une base de données plus large qui dépasse le simple inventaire. Les données s’étendent au karst, à sa géologie, ses systèmes hydrologiques, à la bibliographie. L’application comporte également la possibilité d’intégrer topos et documents.

 

En 1996 et 1997, certains d’entre nous participent aux travaux du groupe BIFSTEK crée à l’initiative de spéléos d’Aquitaine et Midi Pyrénées. Après une phase d’analyse des besoins, des existants et des structures possibles des bases de données spéléo, le groupe rédige un projet détaillé avec cahier des charges de réalisation et budget. Présenté au conseil d’administration de la FFS il ne rencontre qu'un intérêt limité et le projet est abandonné.

BIFSTEK est mort, mais il va faire des petits. À partir de 1998 nous commençons à intégrer ses concepts dans notre application sous File Maker. La structure est différente mais la logique reste la même et le concept général est respecté. Notre BD PSM évolue et s’enrichit. En 2019 elle recense 1800 cavités environ et de multiples informations sur le karst de la PSM. Son seul défaut, mais de taille, c’est de ne pas être accessible en ligne.

 

Le transfert des données de la Pierre dans Karsteau

Dès la fin des années 80, le CDS 64, développe lui aussi une base de données cavités mais plus rudimentaire que la nôtre dans ses débuts. Plus tard, ses développeurs participent aussi au projet BIFSTEK. Après la fin du projet, ils intègrent comme nous ses concepts dans leur application : ce sera KARSTEAU.  Au cours des années, KARSTEAU évolue, intègre de plus en plus de données mais reste très axé cavités. En 2005, il devient accessible sur internet et plusieurs départements français vont progressivement l’utiliser. En 2015, l’assemblée générale de l’ARSIP décide de transférer nos données dans KARSTEAU bien que cette application soit moins riche en informations que la nôtre, mais elle est très modulable et plus facile à faire évoluer.

 

Le transfert n’a pas été simple. Un transfert direct n’étant pas possible il a fallu mettre au point une plateforme d’échange fiable et sans perte de données. On y a travaillé avec les développeurs KARSTEAU et on y est arrivés. Le transfert a commencé fin 2020, zone par zone après une phase de consolidation et de vérification de nos données. Actuellement, plus de la moitié des cavités de la Pierre sont dans Karsteau et le transfert se poursuit. Les données non gérées actuellement par Karsteau le sont toujours dans la BD Arsip. Elles seront transférées dans Karsteau au fur et à mesure de ses évolutions.

 

En 2022, KARSTEAU devient la base de données spéléo de référence de la Fédération Française de Spéléologie. Des membres de l’Arsip contribueront à son évolution.

 

Karsteau est toujours en développement. Ses prochains objectifs sont ambitieux. Ils ne seront pas atteints avant plusieurs années mais ce qui existe répond déjà en grande partie aux besoins des spéléos. Il aura fallu plus de 30 ans pour en arriver là, beaucoup de passion, de bénévolat et quelques financements pour faire développer certains modules par des professionnels.

 

Karsteau, mode d’emploi

Karsteau est sur internet mais pas en accès libre pour consulter les données ou enrichir la base. Il faut créer son compte pour y accéder. Tous les membres de la Fédération Française de Spéléologie peuvent le faire mais aussi des membres de fédérations d’autres pays ou des contributeurs non spéléo. Une fois votre compte crée vous avez accès aux données de la base à l’exception de quelques données sensibles, archéologie par exemple, sauf si vous en êtes l’auteur bien entendu.

 

Dans Karsteau, les données sont organisées par secteurs (un karst par exemple) découpés en zones. Le secteur Pierre Saint Martin - Larra a les contours que nous lui avons donné depuis longtemps et ses zones sont celles utilisées par les spéléos. L’interface graphique de Karsteau comporte une cartographie à plusieurs niveaux de zoom avec la possibilité d’y intégrer le tracé des cavités … comme le font Alex et Paul depuis des années avec les synthèses numériques de la Pierre.

 

Pour la gestion des données, chaque secteur ou zone dispose d’un certain nombre d’administrateurs. Ce sont eux qui saisissent ou modifient les données. Les autres peuvent les consulter mais aussi contribuer à l’évolution via un module de contribution. Les données sont ensuite contrôlées par les administrateurs et intégrées à la base.

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